BUJUMBURA, 15 août (ABP) – « La participation de la femme dans les instances de prise de décision n’est pas une grâce qu’on lui fait mais c’est plutôt un droit reconnu par les droits naturels et les droits positifs. Elle incarne la vie mais aussi elle est la gardienne de cette même vie selon M. Victor Mugaruka qui s’exprimait dernièrement, sous la casquette du représentant de la Conférence internationale sur la régionale des grand-Lacs dans les cérémonies de la célébration de la journée de la femme africaine organisée par Concertation des collectifs des associations féminines de la région des grands-Lacs (COCAFEM-GL) appuyée par Care international Burundi. 

M. Mugaruka a, à cette occasion, fait savoir qu’en ce qui la concerne la CIRGL a déjà mis un accent particulier et une importance à la participation des femmes dans les sphères de prise de décision ainsi que dans le processus de paix, de sécurité, de stabilité et de développement de la région. C’est pour ce faire, a-t-il ajouté, que les 12 Etats membres de cette organisation ont reconnu cela et ont mis en place tout un programme conçu particulièrement à l’intention de la femme car auparavant, le programme et la question de genre était totalement perdu de l’agenda de la CIRGL.  Au contraire, a-t-il nuancé, actuellement les chefs d’Etat ont compris que cette question est cruciale et qu’on ne peut pas parler du développement de la région sans inclure l’égalité des sexes. C’est ainsi qu’au niveau de la CIRGL, le programme Genre et femme a été mis en place. « Il existe maintenant la politique genre de la CIRGL qui met l’accent sur la mise en place intégrale de la résolution 13-25 dans tous les Etats membres. On dispose aussi un plan d’action régional sur cette résolution », a-t-il expliqué.  A travers cette résolution a-t-il précisé, il est recommandé à tous les Etats de pouvoir faire la participation des femmes dans toutes les instances de prise de décisions et à tous niveaux et dans le processus de paix.

Par ailleurs, M. Mugaruka déplore le fait que les textes de cette résolution souffrent de l’applicabilité tout en recommandant à tous acteurs de pouvoir mener un plaidoyer à haut niveau pour que ces textes sur l’égalité des genres signés et adoptés par les chefs d’Etat de la CIRGL puissent être respectés. Il estime, en outre, que la COCAFEM et d’autres organisations œuvrant dans le secteur de la promotion de la femme doivent, encore une fois, multiplier le plaidoyer pour que les femmes ne soient pas là comme participantes mais comme des actrices à part entière. Le secrétaire exécutif de COCAFEM a, quant à lui, fait savoir que la promotion de la femme dans le processus de paix de sécurité, la promotion de l’égalité des genres et la promotion des droits de la femme sont des thématiques qui cadrent avec les objectifs de la COCAFEM. Ces dernières, a-t-il ajouté, amènent COCAFEM à célébrer les grandes journées dédiées à la femme tant au niveau mondial qu’au niveau africain et même au niveau régional. De telles journées sont chaque fois organisées avec l’objectif de faire un plaidoyer à grande échelle pour que la femme soit appuyée dans le renforcement économique. Selon lui, une femme qui n’est pas renforcée économiquement n’a pas de parole dans son ménage, elle n’a pas de parole dans sa communauté et elle n’aura même pas de parole dans les instances de prise de décisions.