#Ubaha : des concepts pour dire les VSBG

#Ubaha : des concepts pour dire les VSBG

Par Cédric Bahimpundu le 3 septembre 2020

Les violences sexuelles basées sur le genre telles que conçues aujourd’hui sont la résultante de plusieurs combats. Des combats qui, faut-il le souligner, doivent beaucoup aux débats intellectuels entre tenants des visions souvent diamétralement opposées.

Le genre ! Ce mot a beau sonné comme une évidence aux oreilles de plusieurs mais son assertion a fait couler beaucoup d’encre et de salive. La raison de cette controverse est du fait qu’il fallait dissocier le genre d’une certaine fixité biologique, sexuelle. Le genre, en tant que concept, rejette une certaine fatalité en ce qui est des rôles des hommes et des femmes.

Le concept de genre a vu le jour dans le monde anglo-saxon, plus intensément aux États-Unis d’Amérique. Pour les féministes américaines, grandes pionnières de cette démarche, « L’approche par le genre implique que l’on aborde les questions/problèmes des femmes en faisant la différence entre les particularités sexuelles biologiques et les rôles sociaux de sexe, qui sont socialement et historiquement construits. »

Le genre et le sexe sont différents mais interdépendants. Le genre est un attribut social et le sexe est un attribut biologique où les individus sont presque toujours clairement homme ou femme. La société forme et normalise les différents rôles et comportements basés sur le sexe masculin ou féminin des gens et ces rôles et ces relations socialement déterminés sont désignés comme des attributs de genre.

D’une manière générale, chaque société établit un ensemble de règles et attentes portant sur la manière dont les hommes et les femmes sont censés se comporter en fonction de leur sexe biologique. Ces règles et attentes sont dénommées normes liées au genre, car elles définissent ce qui est « normal » pour les hommes et les femmes en termes de pensées, de sentiments, d’attitudes et de comportements. 

La plupart de ces normes liées au genre sont socialement construites et rigides. Souvent elles contribuent et maintiennent les inégalités entre hommes et femmes

Et les VSBG dans tout cela ?

L’expression « Violences sexuelles basées sur le genre – ou VSBG » est utilisée pour décrire les vulnérabilités qui touchent les femmes et les filles face aux violences en raison de leur subordination aux hommes dans les systèmes patriarcales. 

L’expression est aussi utilisée afin de référer à toute forme de violence liée aux rôles socialement attribués aux hommes, aux femmes, aux garçons et aux filles, tout comme les violences contre les hommes en relation avec les normes de masculinité et/ou les violences contre les personnes et les groupes homosexuels, bisexuels ou transgenres en relation avec les normes et l’identité sexuelle. Indépendamment de la façon dont le langage est interprété, il est communément admis que les violences basées sur le genre affectent principalement les femmes et les filles.

L’OMS définit la violence sexuelle comme : « Tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaires ou avances non désirées de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte. »

Comme on le voit, les VSBGs sont plutôt complexes mais surtout, malheureusement, force est de constater que certaines formes de violences sont tacitement légitimées par des pratiques et/ou représentations qui sont déjà ancrées dans nos sociétés. D’où, comme le dit le philosophe français Finkielkraut, nous devons avoir la force de penser contre nous-mêmes. Cet article s’inscrit dans le cadre d’une campagne de communication sur les VSBG, exécutée par une alliance de 19 organisations de la société civile burundaise, dont l’Association Nturengaho,l’ Association Burundaise des Femmes Journalistes (A.F.JO.), l’Association des Femmes Juristes du Burundi, l’Association des Femmes Rapatriées du Burundi, l’Association des Juristes Catholiques du Burundi, l’Association Dushirehamwe, Care International au Burundi, le Collectif des Associations et ONG Féminines du Burundi (CAFOB), le Forum National des Femmes (FNF), l’Initiative Seruka pour les victimes de Viol (I.S.V), la Plateforme des intervenants en psychosocial et Santé Mentale (PPSM), Population Media Center (PMC) Burundi, le Réseau Femmes et Paix (RFP), l’Association de Jeunes Burundais pour le Développement Inclusif AJEBUDI, Burundi Acohol Policy Alliance (BAPA), le Centre Neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK), la Coalition des Hommes contre les Violences Faites aux Femmes (CHOVIFE) et le Ministère Paix et Réconciliation Sous la Croix (MIPAREC), Concentration des Collectifs et Associations Féminines des Grands Lacs (COCAFEM/GL); avec le soutien de la Coopération suisse.

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